“Rien, rien ne remplacera la formation, ni le talent, ni le génie ”
Bonjour, qui êtes vous?
Bonjour et bienvenu(e) dans mon petit monde. Je m’appelle Idrissa. Je suis né un jour de pluie diluvienne au Burkina Faso, dans une petite famille à revenus très modestes. D’après ce que mes ainés m’ont rapporté, ma naissance aurait coïncidé avec la fin d’une poche de sécheresse de 21 jours. J’ai grandi dans des conditions de vie très défiantes mais avec une éducation parentale axée sur l’intégrité, la justice et surtout sur la culture de l’excellence dans le travail. J’ai connu le projet CDAIS grâce à Fert, une Association française intervenant dans le contexte global du développement rural agricole et au sein de laquelle, j’ai encore la responsabilité des activités économiques et vie associative. Fert et CDAIS ont un point commun qui me motive : une approche basée sur la co-construction et la responsabilisation. Le producteur est en effet au cœur de la démarche et au centre des décisions. J’apprécie particulièrement au sein de CDAIS, l’approche basée sur les capacités fonctionnelles.
Quels sont vos rôles et responsabilités dans le projet CDAIS ?
Je suis facilitateur de la SIL Conseil Agricole et j’habite Kaya, une petite terre plombée par un soleil qui brûle parfois autant qu’un moule de cire et située à une centaine de km de Ouagadougou, la capitale. Mon travail pour le projet CDAIS consiste à faciliter des ateliers participatifs multi-acteurs en vue de faire un diagnostic des besoins en renforcement de capacités, un plan d’action et à suivre la mise en œuvre de ce plan ainsi que des changements. J’appuie également l’organisation d’évènements qui nécessitent la participation des acteurs de la SIL Conseil Agricole.
Qu’est-ce qui a changé pour vous grâce à votre implication dans le projet CDAIS ?
CDAIS m’a permis de prendre du recul par rapport à mon expérience précédente et m’a apporté davantage de connaissances, d’aptitudes et d’attitudes. J’ai en effet été formé à être un bon facilitateur de l’innovation et sur le rôle des compétences douces en matière de facilitation de partenariat multi-acteurs. Chaque atelier reste également une opportunité d’apprendre et de rencontrer des personnes inspirantes. Le projet CDAIS m’a permis de comprendre qu’apporter une réponse isolée et de surcroît technique à un problème précis ne le résolvait pas toujours : nos approches pour être efficaces se doivent d’être systémiques. Par exemple la rapide logique d’alphabétiser des producteurs devant un problème d’illettrisme m’a permis de voir bien vite les limites car les personnes formées trouvaient d’autres responsabilités au niveau des communes et abandonnaient les groupements au même problème de départ. L’approche systémique quant à elle consiste à analyser un phénomène dans sa globalité et à ainsi voir ses interactions avec d’autres éléments du système. Je n’hésite pas à valoriser mon expérience CDAIS avec les producteurs sur terrain: j’expérimente la procédure de vote raisonné (apprise avec CDAIS) dans la priorisation des activités du plan d’action des Unions de producteurs de Niébé que j’accompagne